Nouvelle Lune du 27 avril
- Valérie Aussems
- 23 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 avr.

Addiction
Les luminaires se rejoignent dans le signe du Taureau.
Un chemin escarpé entre Eros et Thanatos, comme une marche sur un fil courbé à la pente du rocher.
Comment trouver l’équilibre et la paix quand il nous est demandé de faire remonter le rocher en le roulant maintes et maintes fois, après chaque descente.
La peine semble perdue autant que la cause.
Il n’en faut pas beaucoup plus pour avoir l’impression d’échouer, de perdre pied ou de ne plus trouver de sens à la chose.
L’addiction semble la seule résolution à l’équation.
Revenir à l’habitude, à l’affect, aux choses simples en apparences et aux plaisirs immédiats.
Quand le sens n’est plus donné, le plus petit réconfort de courte durée paraît la meilleure solution.
Et pourtant ...
La souffrance existe, qu’elle soit morale, physique, mentale ou émotionnelle.
Quand elle prend le dessus sur le reste, nous remettons notre pouvoir entre ses mains.
Nous cherchons soit à l’exagérer pour nous victimiser, soit à l’éviter à tout prix.
Entre hésitation et confusion, que faire quand l’envie d’avancer nous quitte un instant ?
Quand la pulsion de vie joue à cache-cache et qu’il n’existe plus de moteur, plus de sens à la quête ?
Comment se positionner face au vide, si ce n’est retourner dans nos croyances, nos sécurités préconstruites, nos certitudes et nos rengaines ?
L’homme est à la croisée des chemins dans un dilemme bien humain ; accepter de souffrir et grandir ou renoncer à toute difficulté et échapper à la tâche.
De grandeur, il n’est pas question, juste un positionnement, un choix à faire.
L’heure est à la décision et à la responsabilité qu’elle implique.
Sommes-nous prêts à prendre le tournant qui s’impose ou restons-nous camper sur nos positions, nos anciens fondements, enlisés dans la matière et l’attachement ?
L’Homme Nouveau frappe à la porte.
Allons-nous le laisser entrer ?
Serons-nous de ceux qui entendent le cri de la nouveauté ?
Le changement va-t-il se produire ?
Allons-nous choisir la pulsion de vie ou la pulsion de mort ?
Peut-être que le choix ne se situe pas à ce niveau mais bien dans celui d’embrasser les deux voies... Mourir à soi pour mieux renaître.
Défaire les chaînes de nos addictions, passer par le vide salutaire pour mieux revenir à nous-même.
Mourir, non pas dans un état physique, mais comme une phase de mutation de l’être.
Suivre le chemin de croix nécessaire pour grandir et arrêter de succomber à nos patterns qui enlisent.
La souffrance n’est que passage.
Il y a un avant et un après la souffrance qui fait grandir, devenir.
Pas un modèle, ni un obstacle, ni la rudesse mais une fleur, un cadeau sur la voie...
Ni fuir, ni rechercher la souffrance mais l’accepter comme une étape.
Cet autre chemin est caché mais ouvert, escarpé et inconnu...
Il est l’élan avec un moteur non plus extérieur mais intérieur.
Une envie qui n’est plus dictée ou imposée mais assumée.
Une impulsion de vie qui vient du fond du ventre pour nous crier d’exister autrement.
Une sécurité intérieure.
Nous sommes de toute éternité.
Et nous pouvons choisir de vivre pleinement.
Non pas dans la noirceur, l’enlisement ou la stagnation mais dans la graine qui pousse, qui jaillit et qui vibre.
Même s’il est question de tomber et de se relever, de souffrir et de guérir, d’être déçu(e) et d’être apaisé(e), associons le courage de Mars à la force tranquille du Taureau.
Choisissons le mouvement de la vie et laissons-nous porter par le battement d’aile du phénix avec Pluton et renaissons de nos cendres.
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